Mario Draghi et le "quantitative easing" à l'européenne


Super Mario, comme l'appellent certains, vient de déclarer que la BCE était disposée à prêter massivement aux banques à condition que cet argent profite à l'économie.

Il nous berce d'illusions et nous raconte des sornettes. Il cache ainsi son incapacité - pour ne pas dire son incompétence - à diriger l'économie de la zone par la politique monétaire.

Super Mario se moque de nous, pour parler poliment.

Pourquoi n'a-t-il pas dit qu'il prêterait "aux Etats" de la zone Euro, comme le fait la Fed qui achète massivement de la dette publique ? réussissant ainsi à redresser l'économie des USA.

Parce que cela lui est interdit par les traités de Maastricht/Lisbonne, mais qu'il se garde bien de nous révéler car il veut nous faire croire qu'il peut pratiquer la politique de Ben Bernanke et sortir l'Europe du marasme.

Parce qu'il ne veut pas que les Etats s'endettent. Parce que c'est contraire à la politique de désendettement des Etats qu'il a fixée lui-même avec ses comparses sur la base des critères arbitraires de Maastricht.

Parce qu'il veut que les Etats se trouvent ainsi dans l'obligation de vendre les biens publics. A qui ? aux capitalistes naturellement !

Parce qu'il veut que les intérêts de la dette publique reviennent aux marchés, c'est-à-dire à ceux qui détiennent le capital.

Parce qu'il ne veut pas que les intérêts de la dette publique reviennent indirectement à l'Etat, lorsque celui-ci est propriétaire de sa Banque centrale.

Super Mario nous ment effrontément, car il sait très bien que :

La monnaie prêtée aux banques ne peut pas servir à l'économie.

La monnaie prêtée aux banques s'appelle de la monnaie centrale et que cette monnaie ne peut s'échanger qu'entre titulaires de comptes ouverts à la Banque centrale, c'est-à-dire entre les seuls titulaires que sont les banques et le Trésor public ; c'est une particularité de la monnaie scripturale que l'opinion ignore, mais pas lui !

Le dernier rapport mensuel de la BCE (rédigé par ses troupes) précise que les banques de la zone disposent au 1er novembre de 467,1 milliards d'euros, qui ne servent à rien ; alors pourquoi en rajouter ?

Les banques de dépôt créent de la monnaie dite secondaire qui ne s'échange qu'entre agents non bancaires (ANB). Cette monnaie ne se fond pas dans la monnaie centrale : c'est un fait qu'il ne peut ignorer.

Les banques commerciales émettent de la monnaie et prêtent à la condition d'être sûres d'être remboursées, ce qui est de moins en moins le cas en cette période de crise et d'incertitude du lendemain que nous connaissons.

Nous devons absolument nous libérer du joug monétaire que nous impose la BCE et nous devons reprendre à nos Banques centrales nationales (BCN) l'indépendance anti-démocratique qui leur a été attribuée abusivement.

Nous devons absolument rendre à l'Etat le droit régalien de battre monnaie et de retrouver la souveraineté qui lui a été dérobée.

C'est une question de survie si nous voulons nous sauver du dépérissement économique dans lequel nous sombrons à toute vitesse.

le 9 novembre 2013

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